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427. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) «  Œuvres et correspondance inédites de M. de Tocqueville — II » pp. 107-121

On me donne des passions et je n’ai que des opinions ; ou plutôt je n’ai qu’une passion, l’amour de la liberté et de la dignité humaine. […] Le premier des devoirs est, à mes yeux, de lutter dans les élections comme ailleurs pour l’opinion qui m’a porté au pouvoir, que j’y défends et qui m’y prête son loyal appui. […] Tout ceci est bien terre à terre, je le sais, aux yeux de cette opinion factice et amoureuse de popularité, qui tient le pouvoir, quelles que soient les mains qui l’exercent, pour l’adversaire présumé de la société.

428. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Souvenirs d’un diplomate. La Pologne (1811-1813), par le baron Bignon. »

Considérée sous ce point de vue, sa retraite du ministère après la paix de Tilsitt fut très-honorable. » Il résulte de cette page à demi discrète d’un ami qu’on peut dire de M. de Talleyrand, comme de Mirabeau, que s’il se laissa parfois acheter, ce n’était que dans une certaine mesure et non au-delà, dans la direction seulement de son opinion et non au profit de l’opinion opposée, et que son bon sens resta incorruptible dans les grandes affaires. […] Tranquillisez l’opinion au lieu d’y jeter des brandons de discorde.

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