En voyant cette ombre de la haine et de l’envie sur ses pas, il devint ombrageux lui-même ; son imagination lui fit soupçonner l’inimitié dans tous les cœurs, une embûche à tous ses pas. […] Ne sont-ce pas là toutes les ombres qui flottèrent plus tard sur l’imagination malade de J. […] Ce bien-être à Sorrente pendant les chaleurs vient du mouvement des vagues qui lèchent les falaises, de l’ombre des arbres, de l’haleine continuelle des brises du large, de la fraîcheur et de la limpidité des ruisseaux qui tombent des montagnes de Salerne, qui murmurent entre les collines et qui serpentent dans les vallées.
Celui qui croit la garder pour soi ne l’a pas trouvée ; c’en est quelque ombre dont il se leurre, et il n’y a pas de plus grande erreur en critique que de dire d’un écrivain qui n’est pas vrai, qu’il lui était libre de l’être, et qu’ayant dans une main la vérité, et le mensonge dans l’autre, il lui a plu de laisser échapper le mensonge et de retenir la vérité. […] Pour être naturel, il faut se rendre libre de toutes les impressions, de tous les jugements qui nous viennent du dehors, et qui substituent une fausse nature à la véritable ; il faut arracher cette foule d’idées parasites qui ont fait ombre sur notre propre jugement, et se faire, à force de réflexion, une sorte de naïveté. […] Plus l’individu qui voit la vérité se met lui-même dans l’ombre, plus nous voyons la vérité qu’il nous montre.