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403. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Les Caractères de La Bruyère. Par M. Adrien Destailleur. »

Destailleur, telle qu’elle s’offre à nous sous cette dernière forme, me paraît très voisine de la perfection qu’on est en droit de réclamer dans tout ce qui se rapporte à La Bruyère. […] Ce n’était pas seulement un balcon pour tout voir, ce n’était pas seulement un refuge inviolable contre les inimitiés du dehors, qu’offrait à La Bruyère l’hôtel de Condé ; il y avait encore là pour lui une très bonne école. […] La première édition des Caractères (1688), sans nom d’auteur, semble d’abord tout à l’intention et à l’honneur de l’ancien Théophraste, dont on offrait au public la traduction : le Théophraste moderne venait, comme on dit, par-dessus le marché.

404. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Œuvres complètes d’Hyppolyte Rigault avec notice de M. Saint-Marc Girardin. »

On peut être critique de bien des sortes : 1° sur des écrivains d’autrefois, sur d’anciens sujets qu’on traite et qu’on rajeunit sans les altérer et sans les fausser ; 2° sur des auteurs modernes et des sujets à l’ordre du jour. 3° On peut être un critique polémique encore, soutenant des luttes, débattant des questions contre des adversaires. 4° On peut être aussi critique dissertateur et moraliste, essayant de tirer de chaque sujet d’observation qui s’offre une moralité pratique, une leçon. […] Je me suis vu, à ses débuts, l’objet de ses malices entremêlées de douceurs ; il me ballottait, il avait bien envie d’en faire plus ; le sujet lui semblait appétissant ; assez longtemps il hésita : puis, tout bien considéré, un jour il prit le parti de ne pas déclarer la guerre et d’offrir gracieusement l’olivier. […] Ce livre, en effet, s’offrit d’abord sous forme de thèse pour le doctorat : la soutenance de Rigault est restée célèbre dans les fastes de la Sorbonne, de la Faculté des Lettres.

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