Il revenait un jour d’un cercle d’amis et trouva son vieil oiseau favori blotti dans sa cage avec les plumes gonflées et le regardant tristement ; Humboldt lui adressa ces mélancoliques paroles : “Quel est celui de nous deux qui le premier fermera les yeux à jamais ? […] Il ne parla que de la nature qui allait bientôt fermer ses yeux pour jamais. […] Il avait les larmes aux yeux, tant il était ému. […] « Le premier volume de cet ouvrage renferme la partie la plus importante à mes yeux de toute mon entreprise, un tableau de la nature présentant l’ensemble des phénomènes de l’univers depuis les nébuleuses planétaires jusqu’à la géographie des plantes et des animaux, en terminant par les races d’hommes. […] Cette condensation progressive, enseignée par Anaximène, et, avec lui, par toute l’école ionique, paraît ainsi se développer simultanément à nos yeux.
Nos yeux, aidés de notre mémoire, découperaient dans l’espace et fixeraient dans le temps des tableaux inimitables. […] Il est peu probable que l’œil du loup fasse une différence entre le chevreau et l’agneau ; ce sont là, pour le loup, deux proies identiques, étant également faciles à saisir, également bonnes à dévorer. […] Pour un moment au moins, il nous détachera des préjugés de forme et de couleur qui s’interposaient entre notre œil et la réalité. […] Ce que le dramaturge nous met sous les yeux, c’est le déroulement d’une âme, c’est une transe vivante de sentiments et d’événements, quelque chose enfin qui s’est présenté une fois pour ne plus se reproduire jamais. […] Elle vise à mettre sous nos yeux des types.