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982. (1912) Enquête sur le théâtre et le livre (Les Marges)

Si notre temps aime le théâtre, c’est qu’il vit peu, trop occupé de faire, de fonder l’avenir. […] Il entre beaucoup de choses dans la passion du théâtre : j’y découvre la passion de l’entr’acte et des potins de couloirs ; la passion des messieurs pour les jolies actrices ; la passion des spectatrices pour les acteurs élégants et séduisants ; la passion des dames « qui n’ont rien à se mettre » pour les modèles inédits exhibés sur la scène ; la curiosité cruelle de certains amateurs qui regardent vieillir nos gloires théâtrales ; le goût de montrer une robe nouvelle, un riche collier, des bagues somptueuses ou un habit bien coupé ; la satisfaction d’occuper une bonne place, tandis que le pauv’ peuple s’entasse au poulailler ; le désir de tuer le temps, entre le dîner et le souper, etc. […] On ne peut en vouloir à des ingénieurs, à des commerçants, à des industriels, à des peintres, à des musiciens, à des médecins, occupés, voire surmenés, qui, malgré toute leur bonne volonté, se sont déclarés vaincus.

983. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre V. Le Séminaire Saint-Sulpice (1882) »

L’emplacement du séminaire d’aujourd’hui était occupé autrefois par les jardins et par le collège de boursiers qu’on appelait les robertins. […] Il s’occupa des inscriptions phéniciennes et fit une supposition très ingénieuse, qui depuis a été confirmée. […] Je descendis donc, pour ne plus les remonter en soutane, les marches du séminaire Saint-Sulpice, le 6 octobre 1845 ; traversai la place au plus court et gagnai rapidement l’hôtel qui occupait alors l’angle nord-ouest de l’esplanade actuelle, laquelle n’était pas encore dégagée.

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