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2295. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [1] Rapport pp. -218

Je suis bien persuadé que l’un des trois grands poètes qui triomphent au verso descendant de ce siècle, était porté de sa nature, et selon André Chénier, — cette imitation-là, on ne la redoute point, parce que l’imitateur s’y peut espérer l’égal du modèle, — à restaurer les mythologies dédaignées, mais peut-être ne les eût-il pas agrémentées du parisianisme de Henri Heine s’il n’avait supposé que Victor Hugo, occupé d’autre chose, ne s’en aviserait point. […] Donc, quant à lui, il n’a pas cessé d’être ; c’est pour nous qu’il est mort ; la France a perdu le plus hautain et le plus magnifique rêveur de la seconde moitié de notre âge ; à vrai dire, occupée d’autres soins, attentive à de plus aimables talents ou à de plus accessibles génies, elle n’avait point paru connaître l’honneur qu’était pour elle l’œuvre de Villiers de l’Isle-Adam ; elle commence de s’en apercevoir.

2296. (1925) Comment on devient écrivain

» Philarète Chasles a mille fois raison de dénoncer ces grignoteurs d’écorces, qui s’intéressent « à la chasse et non à la prise », qui font des travaux sur Racine et Molière, sans s’occuper de leur talent, et qui ne recherchent que le document, la bibliographie, l’édition, le commentaire… Il faut aussi blâmer ceux qui, pour trop se documenter, s’encombrent ; ceux qui font leur feu avec trop de broussailles, battent tous les sentiers, rabâchent ce qui a été dit, répètent ce que chacun sait, et noient l’intérêt de leur livre en racontant l’histoire d’une époque bien plus que celle d’un personnage.

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