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1937. (1898) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Deuxième série

Leur candeur est pour eux une source perpétuelle de déceptions, et leur besoin d’aimer une occasion d’incessantes meurtrissures, et, parce qu’ils s’aigrissent, ils ont l’air d’être nés aigris. […] On peut en effet trouver tout cela dans Vico sans le trahir ; et Ballanche, chrétien de foi, mais très enclin à l’idée de progrès, dut trouver en Vico une occasion et une autorité confusément souhaitée pour s’écarter de « l’immobile Bossuet », et s’attacher à un providentialisme sérieux, mais large et aisé, et à un christianisme sincère, mais susceptible d’évolution et de renouvellement. — Car Vico, comme Bossuet, a prétendu donner « une démonstration historique » de la Providence ; mais Vico est un Bossuet essentiellement laïque, qui semble placer la Providence au centre et au sein de l’humanité, au lieu de la placer, impérieuse, bien au-dessus d’elle ; d’où il suit que sa Providence paraît suivre l’humanité dans ses démarches plutôt que les diriger.

1938. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Lamartine »

Il ne l’abandonne point, puisqu’il l’aimera toujours, qu’il fera pénitence pour elle, qu’elle sera présente à toutes ses pensées et à tous ses actes, que le sacrifice dont elle a été l’occasion le fera capable de tous les autres sacrifices, et que Laurence, après avoir été la pierre d’achoppement de sa sainteté, en sera l’intime aiguillon.

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