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1727. (1912) Chateaubriand pp. 1-344

C’est un mélange d’impressions, d’observations déjà raffinées et de sentiments qui veulent être primitifs » (Sainte-Beuve).

1728. (1902) La politique comparée de Montesquieu, Rousseau et Voltaire

Celle-ci consiste dans différents privilèges dont quelques-uns jouissent au préjudice des autres, comme d’être plus riches, plus honorés, plus puissants qu’eux, ou même de s’en faire obéir…  » — Cette inégalité politique naît avec l’établissement social et va sans cesse en augmentant ; « Sans même que le gouvernement s’en mêle, l’inégalité de crédit et d’autorité devient inévitable entre les particuliers, sitôt que, réunis en une même société, ils sont forcés de se comparer entre eux et de tenir compte des différences qu’ils trouvent dans l’usage continuel qu’ils ont à faire les uns des autres… Entre ces différentes sortes d’égalité, la richesse est la dernière à laquelle elles se réduisent à la fin, parce que, étant la plus immédiatement utile au bien-être et plus facile à communiquer, on s’en sert aisément pour acheter tout le reste ; observation qui peut faire juger assez exactement de la mesure dont chaque peuple s’est éloigné de son institution primitive et du chemin qu’il a fait vers le terme extrême de la corruption.  » La richesse inégalement répartie, signe de la corruption de l’Etat, active et hâte elle-même cette corruption ; et dès lors l’Etat court rapidement vers sa ruine : « De l’extrême inégalité des conditions et des fortunes, de la diversité des passions et des talents, des arts inutiles, des arts pernicieux, des sciences frivoles, sortent des foules de préjugés également contraires à la raison, au bonheur et à la vertu… et c’est du sein de ces désordres et de ces révolutions que le despotisme, élevant par degré sa tête hideuse et dévorant tout ce qu’il aperçoit, de bon et de sain dans toutes les parties de l’Etat, parvient enfin à fouler aux pieds les lois et le peuple et à s’établir sur les ruines de la République. » Rousseau, comme on le voit, fait ici leur procès et à la société et à la propriété, considérant que l’une est la conséquence directe et nécessaire de l’autre et qu’elles dérivent toutes deux de la même erreur initiale ou du même premier malheur.

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