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471. (1707) Discours sur la poésie pp. 13-60

J’examinerai cet enthousiasme, ce beau désordre qu’on exige sur-tout dans l’ode héroïque, et même le sublime qui en doit être toujours l’objet ; et enfin comme une partie de cet ouvrage consiste en des imitations des anciens poëtes lyriques, j’en prendrai occasion de dire un mot de leur caractére ; à quoi je n’ajouterai que quelques réflexions sur les poëtes françois qui ont travaillé dans le même genre. […] Soit que l’imitation, en multipliant en quelque sorte les événemens et les objets, satisfasse en partie la curiosité humaine ; soit qu’en excitant les passions, elle tire l’homme de cet ennui qui le saisit toujours, dès qu’il est trop à lui-même ; soit qu’elle inspire de l’admiration pour celui qui imite ; soit qu’elle occupe agréablement par la comparaison de l’objet même avec l’image ; soit enfin, comme je le crois, que toutes ces causes se joignent et agissent d’intelligence ; l’esprit humain n’y trouve que trop de charmes, et il s’est fait de tout tems des plaisirs conformes à ce goût qui naît avec lui. […] Ainsi certains de plaire en s’y abandonnant, ils ont imité des événemens et des objets, ce que leur humeur particuliére leur en a fait juger le plus agréable. […] Il faut donc de grands objets et des sentimens extraordinaires. […] Exact et riche dans ses descriptions, il y mêle toujours de ces traits naïfs qui mettent presque les objets sous les yeux.

472. (1922) Durée et simultanéité : à propos de la théorie d’Einstein « Chapitre VI. L’espace-temps à quatre dimensions »

Au contraire, notre objet à nous est cette interprétation même. […] L’artifice dont nous allons user a pour unique objet de fournir un support imaginatif à la théorie, de la rendre ainsi plus claire, et par là de faire mieux apercevoir les erreurs où des conclusions hâtives nous feraient tomber. […] Quel est son objet ? […] Chacun des états successifs de l’univers sera une image instantanée, occupant la totalité du plan et comprenant l’ensemble des objets, tous plats, dont l’univers est fait. […] L’objet de la science est de calculer, et par conséquent de prévoir : nous négligerons donc votre sentiment d’indétermination, qui n’est peut-être qu’une illusion.

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