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595. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XIV. »

La rudesse des tons y répondait sans doute à l’austérité du culte ; et c’est la remarque curieuse d’un ancien annaliste romain, que, dans ces chants religieux, Vénus n’était nommée nulle part. […] C’était, à part la pompe si réduite du chœur, l’emploi de certains monologues, ou passages d’un rhythme plus fort et plus varié, qui par moment dominaient la scène : on les nommait Cantiques 163.

596. (1880) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Première série pp. 1-336

La liberté n’y consiste pas à nommer les choses par leur nom, mais à choisir, entre tous les noms qui peuvent désigner une même chose, le plus bas et le plus digne du vocabulaire des halles. […] Entre Racine et ses ennemis, j’entends ceux qui sont dignes que l’histoire les nomme et les discute, ce n’étaient pas seulement des questions de personnes, c’était une question de doctrine qui se débattait. […] Telle est en effet l’étrange perversion des sentiments au xviiie  siècle qu’il est rare que l’on sache de quel nom les nommer. […] Nous en devons l’aveu naïf au plus naïfs des biographes : j’ai nommé Condorcet. […] L’honnête Boileau nommait un chat un chat ; Molière et Regnard, Voltaire et Diderot ont nommé par leur nom beaucoup de choses qu’ils eussent pu déguiser sans inconvénient.

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