Le mazdéisme lui-même, ou religion de Zoroastre, a encore des fidèles, et, s’ils sont en petit nombre, c’est plutôt la race qui a péri que la religion. […] Les penseurs qui séparent la religion et la philosophie comme deux domaines absolument distincts, qui considèrent la philosophie comme le fait d’un petit nombre d’hommes, et la religion comme le fait de la foule, ne réfléchissent pas qu’il ne faut pas beaucoup de philosophie pour cesser de croire, que les hommes les moins éclairés sont tout aussi bien susceptibles d’être incrédules que les plus savants. […] Lorsque l’on considère notre société sans cet esprit de pessimisme qui est aussi dangereux que l’esprit contraire, on remarque qu’entre les deux termes extrêmes du matérialisme brutal et de l’orthodoxie dogmatique il y a un nombre considérable et de plus en plus grand d’esprits qui d’une part répugnent à un dogme précis, et qui de l’autre répugnent à l’abaissement de l’esprit devant la matière.
Les uns l’ont fait avec colère, et c’est le plus grand nombre, — le trop grand nombre. Mais le nombre n’est pas un principe, et ne prouve pas plus que des zéros.