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921. (1857) Causeries du samedi. Deuxième série des Causeries littéraires pp. 1-402

Car vous êtes les vieux, les noirs, les engourdis, Car vous êtes l’hiver ; car vous êtes, ô cruches ! […] Une réaction, cette éternelle réaction qui tient de si près aux faiblesses humaines et qui s’accomplit à petit bruit sous les républiques puritaines comme sous les royautés dévotes, se préparait, dans la population génevoise, au profit de quiconque lui apporterait, du côté de Paris, des divertissements, des broderies et des dentelles, pour remplacer la serge, le drap noir et le prêche. […] Il dut causer de rudes insomnies à ces respectables robes noires qui n’entendaient pas laisser mettre leurs doctrines en chansons. […] Un grand événement trace une ligne rouge ou noire entre ce qui le précède et ce qui le suit, comme une frontière, un fleuve, une chaîne de montagnes, séparent deux pays limitrophes. […] Non : du jour où Anne devint veuve, un instinct royal et maternel lui rappela tout ce que lui avaient fait oublier les duretés, les méfiances, les tristesses, les humeurs noires de Louis Xlll, aiguisées et envenimées par les persécutions de Richelieu.

922. (1855) Louis David, son école et son temps. Souvenirs pp. -447

Les chaises courantes en bois d’acajou sombre, et couvertes de coussins en laine rouge avec des palmettes noires près des coutures, avaient été copiées sur celles dont la représentation est si fréquente sur les vases dits étrusques. […] Sa tête était couverte d’un chapeau noir, et de ses épaules descendait jusqu’aux genoux une espèce de pelisse fourrée dont l’usage n’était pas commun alors. […] Vêtu d’une grande redingote bleue croisée jusqu’au menton, portant une cravate noire et de grandes bottes de cavalerie, cet homme avait une des plus nobles figures qui se puissent rencontrer. Ses cheveux noirs et lisses dessinaient exactement la forme de son crâne. […] Mme de Bellegarde en particulier était si loin de s’en plaindre, qu’elle affectait de paraître au théâtre avec ses grands cheveux noirs disposés à peu près comme David les a peints dans son tableau des Sabines.

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