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427. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Légendes françaises. Rabelais par M. Eugène Noël. (1850.) » pp. 1-18

La personne de l’homme, si noble de prestance et si vénérable qu’elle pût être au premier aspect, devait par instants s’animer et se réjouir aux mille saillies de ce génie intérieur, de cette belle humeur irrésistible qui s’était jouée dans son roman, ou plutôt dans son théâtre. […] Gargantua était censé être né dans la dernière moitié du xve  siècle, et on le soumet d’abord à cette éducation scolastique, pédantesque, pleine de puérilités laborieuses et compliquées qui semblaient faites exprès pour abâtardir les bons et nobles esprits. […] On met Gargantua en présence du jeune Eudémon, enfant de douze ans, qui s’adresse à lui avec bonne grâce, avec politesse, avec une noble pudeur qui ne nuit pas à l’aisance.

428. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Ducis. » pp. 456-473

Il y a aussi de ces autres vers incroyables de dureté : Fils du comte de Kent, quand votre noble audace… Avec cela, des vers à effet, des traits qui ne manquent jamais leur coup au théâtre. […] » Ces nobles paroles, et d’autres encore que l’on pourrait rappeler, sont un peu gâtées par des vers violents et d’un goût détestable, que M.  […] Malgré ces coins d’humeur et ces instants irrités, Ducis était assez habituellement calme pour que sa figure de vieillard, en ces années, ait bien de l’expression antique, et que nous la trouvions de plus en plus noble et belle.

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