Cette différence naturelle entre les impressions de Mme de Coigny et celles de la jeune fille qui a en elle une étincelle de Mab et d’Oberon est piquante et n’a rien qui choque ; c’est plutôt une opposition qu’un désaccord. […] Est-il rien de plus riant, de plus frais, comme page et vignette d’histoire naturelle, que ce joli nid de mésange : Ce matin, en faisant une promenade sur les bords de l’étang (il s’agit de l’étang de Paray, et ceci n’est plus du voyage de Plombières), j’ai joui d’un spectacle qui m’a confondue d’admiration, et que je vais tâcher de raconter. — Je m’étais appuyée contre un saule pour me reposer un instant, lorsque tout à coup un charmant petit oiseau sembla jaillir de l’écorce même de l’arbre ; je voulus me rendre compte de ce phénomène, et voici ce que je vis en y regardant de très près. […] Il y en a d’autres qui ressemblent à des crocodiles, et qui offrent des bancs naturels où l’on est assis comme dans des fauteuils. […] Nous avons ri comme des folles de cette idée de homards et de champignons, d’histoire naturelle et de botanique. […] Mais tous ces conseils naturels, et qui reviennent à dire qu’il faut avoir l’esprit de son âge, ne sont rien encore et ne servent tout au plus qu’à adoucir les regrets, si une pensée plus haute n’intervient et n’y préside, si la religion n’élève l’homme et ne lui enseigne l’art véritable d’espérer.
Campaux (un peu plus sérieux et plus ému que nous sur le compte de Villon), il voulut faire ses adieux au monde qu’il quittait, et laisser de lui un souvenir, d’abord à celle qui était la cause de son départ, et que, par un reste d’espoir si naturel aux malheureux, il ne désespérait peut-être pas de toucher par l’expression de sa douleur si navrante et si résignée ; ensuite à son maître Guillaume de Villon, auquel il devait tant, ainsi qu’au petit nombre d’amis qui lui étaient restés fidèles ; enfin aux nombreux compagnons qui n’avaient pas épargné sans doute les railleries à sa disgrâce, et sur lesquels il était bien aise de prendre sa revanche. […] que par le trou de la serrure : Sur mol duvet assis un gras chanoine, Lez un brasier, en chambre bien nattée ; À son costé gisant dame Sydoine… avec ce refrain naturel et facile : Il n’est trésor que de vivre à son aise. […] il n’est pas de poète en général, si étranger que soit son genre aux descriptions naturelles et à la peinture des champs, chez lequel ne se rencontre quelque échappée de paysage, quelque coin de nature qui, de temps à autre, rafraîchit le lecteur. […] Félix Clément a recueilli quantité de passages qui prouvent que ce mouvement d’interrogation si naturel a été trouvé de bonne heure60. […] » que trouve-t-on à répondre de plus naturel et de plus vrai que ce refrain chantant et qui vole déjà sur toutes les lèvres : Mais où sont les neiges d’antan ?