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540. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XV. Vauvenargues »

Je vais vous lire encore… Votre état me touche (continuait-il en 1745), à mesure que je vois les productions de votre esprit si vrai, si naturel, si facile et quelquefois si sublime… » Et en 1746, faisant toujours la boule de neige de ces incroyables éloges : « Je vais lire vos portraits, lui mandait-il. Si jamais je veux tracer celui du génie le plus naturel, de l’homme du plus grand goût, de l’âme la plus haute et la plus simple, je mettrai votre nom au bas… » Ailleurs, à propos de cette détestable et ridicule déclamation, fausse comme les larmes d’un catafalque, sur la mort d’Hippolyte de Seytres, tué dans la campagne de Bohême, il avait déjà comparé Vauvenargues à… Bossuet ! […] Gilbert a insisté sur la haine du rire qu’avait Vauvenargues, et qui venait beaucoup plus de son naturel que dès embarras et des misères de sa vie, car les gens gais de tempérament le sont partout, même dans le malheur, quand la grosse bourrasque est passée.

541. (1923) L’art du théâtre pp. 5-212

Comme ses ancêtres médiévaux et les nôtres, il estimait tout naturel de mêler la farce à la tragédie. […] En de si pauvres occasions, comment l’acteur eut-il montré de la vie et du naturel ? […] Lorsque la vulgarité tombe, on peut trouver dessous le naturel ; c’est ce qui arriva. […] En regagnant un certain naturel, on a, je l’ai noté aussi, perdu toute notion du style. […] Lui si vivant, si naturel, ne nous enseigna que l’ennui, la prédication morose et l’affectation de la profondeur.

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