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2912. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1863 » pp. 77-169

À ce mélancolique dîner, Sainte-Beuve parle du suicide, comme d’une fin légitime, presque naturelle de la vie, comme d’une sortie soudaine et volontaire de l’existence à la façon des anciens, au lieu d’assister à la mort de chacun de ses sens, de chacun de ses organes, — et il regrette qu’il lui manque le courage de se tuer. […] Elle serait la fille naturelle du prince Constantin et d’une juive.

2913. (1904) Le collier des jours. Souvenirs de ma vie

XI Il y avait, accroché au mur de la première pièce, tout près de la porte d’entrée, un tableau qui représentait un enfant à mi-corps, de grandeur naturelle. […] Au mur principal, était suspendu le portrait, grandeur naturelle, de la mère défunte, si différente, physiquement, de tous ceux de sa descendance : blonde, au nez aquilin, aux yeux bleus, à la peau rosée. […] Grande, forte, les yeux lumineux, les joues colorées d’un sang riche, les lèvres charnues et rouges elle semblait faite, plus qu’aucune autre, pour la vie normale et tous les bonheurs naturels ; c’était le contraire d’une nonne, et l’idée qu’elle allait, sans y être forcée par rien, se murer dans cette tombe, me causait un très vif chagrin. […] J’étais consternée et révoltée ; fâchée aussi contre cette sœur Sainte-Barbe, qui me paraissait folle, car je cherchais en vain à comprendre pourquoi elle avait dû laisser détruire une parure naturelle, et devenir laide, de belle qu’elle était, pour plaire à Celui qu’elle disait être son créateur.

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