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1619. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. DE BALZAC (La Recherche de l’Absolu.) » pp. 327-357

Nous tâcherons de l’analyser avec quelque détail, et, même dans nos plus grandes sévérités de jugement, de marquer l’attention qu’on doit à un écrivain actif, infatigable, toujours en effort et en rêve de progrès, qui nous a charmé mainte fois, et dont nous saluons volontiers en bien des points la supériorité naturelle. […] Le commencement en est vif, naturel, attachant ; mais l’intérêt se perd bientôt dans le fantasque et l’orgiaque. […] Marié jeune, devenu père d’une nombreuse famille, l’alchimiste, qui ne se désigne lui-même que comme l’infortuné Ci…, dissipe la dot de sa femme, voit mourir de misère et de chagrin tous ses enfants ; mais il prend à toutes ces douleurs qui l’entourent une part de sympathie bien autrement active et humaine que Claës ; ce sentiment de bienveillance pour les hommes et de compassion pour les siens, qui se mêle à une si opiniâtre recherche, est un trait naturel que le romancier n’a pas assez deviné ni ménagé.

1620. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « PENSÉES FRAGMENTS ET LETTRES DE BLAISE PASCAL, Publiés pour la première fois conformément aux manuscrits, par M. Prosper Faugère. (1844). » pp. 193-224

Il m’est arrivé, dans un chapitre de Port-Royal, d’avancer que chacun, plus ou moins, porte en soi son Montaigne, c’est-à-dire sa nature un peu païenne, son moi naturel où le christianisme n’a point passé. […] Écoutez Pindare sur la richesse : à la manière dont il la célèbre, dont il la proclame l’astre glorieux et la vraie lumière des humains 67, on ne sait en vérité s’il n’en fait pas non-seulement l’accompagnement naturel et le cadre brillant des vertus, mais encore la condition et le moyen direct de la sagesse et de la félicité après la vie. […] Il vous dira encore que la maladie est l’état naturel du chrétien.

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