. — Elle l’était jadis ; ses filles avaient leur douaire — dans les dépouilles des nations, et l’inépuisable Orient — versait dans son giron les pierreries en pluies éblouissantes. — Elle trônait dans sa pourpre, et à ses fêtes — les monarques invités croyaient leur dignité accrue1269… La Bataille géante1270 est debout sur la montagne ; — le soleil brunit l’éclat de ses tresses sanglantes ; — dans ses mains de feu, les boulets flamboient, — et ses yeux brûlent tout ce que leur éclair a touché. — Çà et là, sans repos, elle roule, un instant fixe, puis au loin, — lançant sa flamme. Devant ses pieds de fer, — le Meurtre s’est blotti pour compter les œuvres de mort. — Car ce matin trois puissantes nations se rencontrent — pour verser devant son autel le sang qu’elle trouve le plus doux. […] Néanmoins c’est le Steinbach et la Jungfrau, et quelque chose d’autre encore, bien plus que Faust, qui m’ont fait écrire Manfred. » — « L’œuvre est si entièrement renouvelée, ajoutait Gœthe, que ce serait une tâche intéressante pour un critique de montrer non-seulement les altérations, mais leurs degrés. » Parlons-en donc tout à notre aise : il s’agit ici de l’idée dominante du siècle, exprimée de manière à manifester le contraste de deux maîtres et de deux nations. […] … It is not one man nor a million, but the spirit of liberty that must be spread… The mere selfish calculation ought never to be made on such occasions and, at present, it shall not be computed by me… I should almost regret that my own affairs went well, when those of nations are in peril. […] where the giant on the mountain stands, His blood-red tresses deepening in the sun, With deathshot glowing in his fiery hands, And eye that scorcheth all it glares upon ; Restless it rolls, now fix’d, and now anon Flashing afar, — and at his iron feet Destruction cowers, to mark what deeds are done ; For on this morn three potent nations meet, To shed before his shrine the blood he deems most sweet.
La légende, à quelque époque et à quelque nation qu’elle appartienne, a l’avantage de comprendre exclusivement ce que cette époque et cette nation ont de purement humain23, et de le présenter sous une forme originale très saillante, et, dès lors, intelligible au premier coup d’œil. […] Est-ce qu’une nation qui se veut libre n’est pas toujours plus forte qu’un tyran ? […] « Et chaque nation construira un temple grandiose, sur la façade duquel on écrira : Gloire à tous les morts des guerres humaines ! […] Ernest Chesneau, à l’occasion de son livre Les nations rivales dans l’art. […] « L’art n’est pas destiné à un petit nombre de savants et d’érudits ; il s’adresse à la nation tout entière.