Car il peut paraître surprenant que, dans toute rénovation artistique ou religieuse, l’élite de la nation, chaque fois, s’interpose, et que, seuls, les humbles, les frustes, les natures vierges et frémissantes soient les premiers frappés par la bonne parole, s’enthousiasment pour l’œuvre nouvelle. […] Les héros de tous les âges et de toutes les nations s’y trouvent rassemblés, sans aucun respect des convenances historiques. […] Vous n’hésitez pas à remuer toute une grande nation jusque dans ses couches les plus profondes en faveur d’un seul homme ! […] N’avez-vous pas eu, en l’espace de quelques années seulement, de merveilleuses occasions de montrer, soit en faveur d’une race, soit en faveur d’une nation, soit en faveur d’un groupe important d’êtres humains, l’amour idéal de la justice qui brûle en votre cœur et que vous avez réservé pour la défense de Dreyfus ? […] « Ce serait, proclamez-vous, une étrange erreur de s’imaginer que la venue du génie est aussitôt accueillie par l’allégresse générale et par la reconnaissance des nations, etc.
Sa chanson intitulée : Plus de Politique avait tellement l’accent tragique du cœur consterné de la France qu’elle associa, plus qu’aucune autre, le nom de Béranger aux larmes et aux indignations sourdes de la nation. […] Il avait été l’Aristophane du trône, de l’aristocratie, de l’Église ; il devint le Tyrtée de la nation et de la Révolution. […] Je m’étais retiré de toutes fonctions diplomatiques ; je m’étais fermé résolument, quoique à regret, toute carrière ; j’avais voyagé, puis j’étais rentré dans mon pays : j’y avais été nommé député indépendant, pour débattre les intérêts de la nation. […] Les nations, reines par nos conquêtes, Ceignaient de fleurs le front de nos soldats. […] Nous n’y représenterons ni la démocratie en goguette, ni la jeunesse en orgie, ni l’armée de 1815 venant imposer les lois de la baïonnette à une nation libre et pacifiée, ni le trône tombé sous les chansons de 1830.