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3561. (1906) La rêverie esthétique. Essai sur la psychologie du poète

De temps à autre naissait quelque faible et courte réflexion sur l’instabilité des choses de ce monde, dont la surface des eaux m’offrait l’image ; mais bientôt ces impressions légères s’effaçaient dans l’uniformité du mouvement continu qui me berçait, et qui, sans aucun concours actif de mon âme, ne laissait pas de m’attacher au point qu’appelé par l’heure et par le signal convenu je ne pouvais m’arracher de là sans effort. » Quand on relit ces descriptions et ces confidences, quand on se rappelle, car de telles pages ont la propriété d’éveiller les souvenirs profonds, les impressions analogues que l’on a pu éprouver, on est tenté de se dire que décidément la rêverie est une chose délicieuse de par sa nature propre. […] Puis la vision commence à se dissoudre ; née de la libre rêverie, trop inconsistante pour durer longtemps, elle s’efface peu à peu, et Corambé rentre dans l’inconscient dont il était sorti10.

3562. (1901) L’imagination de l’artiste pp. 1-286

« De la combinaison de ces choses est née l’architecture arabe. […] Du premier coup nous l’avons reconnu : c’est le dieu solaire, le rayonnant, le purificateur, qui chasse devant lui les monstres impurs, nés de la fange et des ténèbres. […] Ne pouvant qu’imiter, ils sont nés disciples.

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