Mais notre clergé n’était pas assez prompt pour se prêter aussitôt à une évolution aussi hardie ; il venait d’exercer et d’accaparer le pouvoir, il fut tout étourdi de le perdre, et ne s’avisa que lentement des moyens de le regagner. […] Il a ses romanciers, ses poëtes, ses économistes : celui qui se laisse enrôler est à l’instant choyé, adopté, loué par toutes les trompettes catholiques ; de plus il se vend et se débite à merveille, et le grand nerf, la grande ficelle du jour, le pecunia, est au bout. — Tous les jours il arrive que tel jeune romancier, tel jeune économiste qui a passé par les feuilles et les feuilletons de la littérature courante vient vous déclarer qu’il ne peut plus continuer sa collaboration, parce qu’il est devenu catholique : cela veut dire qu’il a trouvé un meilleur placement. — Pour tout dire, les condottieri de plume abondent aujourd’hui, ils battent le pavé de Paris, et le clergé a moyen de les enrôler.
Alexandre, pour aviser aux moyens d’exécution ; les effets de cette mission ne se feront sans doute pas attendre. […] Ceux-ci en général (le grand Coray à part), se sentant après tout les fils de la vraie race, ont trop négligé l’érudition proprement dite ; ils se sont trop conduits comme les descendants d’une grande famille ruinée, mais qui, fiers de parler la langue de leur nourrice, la langue de leur maison, s’y tiennent et négligent les autres sources d’instruction et les autres moyens d’éclaircissement comme n’étant proprement qu’à l’usage des étrangers.