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768. (1761) Salon de 1761 « Peinture —  Bachelier  » pp. 147-148

Son Chat d’Angora qui guette un oiseau est on ne peut mieux ; physionomie traîtresse ; longs poils bien peints ; etc… Il y a de l’esprit, du mouvement, et de la chaleur dans l’esquisse de la Descente de Croix.

769. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Saint-Arnaud. Ses lettres publiées par sa famille, et autres lettres inédites » pp. 412-452

Par une campagne de quatre-vingts jours (mai-juillet 1851), durant laquelle sa colonne se mesure vingt-six fois avec l’ennemi, et toujours avec avantage, et où il dirige une série de mouvements qui amènent des résultats prévus et décisifs, il couronne sa carrière d’Afrique et mérite d’être nommé général de division comme il convient de le devenir, c’est-à-dire à la suite « d’une des plus rudes, des plus longues et des plus belles expéditions qui se pussent faire ». […] J’userai de préférence, pour ce qui me reste à dire, de lettres du maréchal non encore imprimées, et qui montrent à nu les mouvements, les battements de son cœur dans une entière franchise. […] Ce premier mouvement, qui semblait naturellement indiqué, n’était pourtant pas aussi facile, les Russes même y consentant, qu’il le semblait à Paris aux promeneurs du boulevard ; l’armée n’avait au plus de biscuits que pour dix jours : De Varna à Silistrie, disait le maréchal (24 juin 1854), sur toutes les routes, peu ou point d’eau… quelques puits sans cordes et sans seaux. […] Ils m’ont volé l’occasion presque sûre de les battre et de les jeter dans le Danube71. » Les Russes jouaient leur jeu, et il n’y avait rien dans ce mouvement rétrograde qui ne fût d’une bonne politique et d’une bonne tactique ; Saint-Arnaud au fond le savait bien : « La Russie peut être bloquée impunément. […] Opérant son débarquement le 14, et de la façon la plus brillante, la plus magnifique qu’on pût espérer, il pousse ses mouvements avec toute la rapidité possible ; mais nos braves alliés les Anglais n’ont pas l’élan de Saint-Arnaud : ils ne sont et ne seront jamais prêts (c’est lui qui le dit) qu’à se bien battre en face de l’ennemi, et il faut les locomotiver dans les intervalles ; ils ne savent pas se retourner : « Il y a deux jours, écrivait de Old-Fort le maréchal, à la date du 18, que j’aurais pu avoir battu les Russes qui m’attendent à Alma, et je ne peux partir que demain, grâce à MM. les Anglais qui ne se gênent guère, mais me gênent bien !

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