La Charité — c’est curieux qu’il soit tombé là, où j’ai justement fait mon étude — car la Charité pour lui, c’est l’hôpital, où est morte sa mère, et où, un moment employé, il a été un peu chassé par ce lit, qu’il rencontrait toujours. « Oui, dit-il, ma mère est morte là, un premier janvier ; et quand j’ai été opéré de la pierre, chez les Frères Saint-Jean-de-Dieu, dans le même mois, la veille de mon opération j’ai fait demander au directeur de la Charité, de faire dire une messe pour elle à l’hôpital… Il s’étonnait, il ne comprenait pas, cet homme ! […] oh, la nuance… elle est morte à l’heure qu’il est en France… Et la nuance, c’était toute la France, toute sa distinction… le don rare, en un mot, qu’elle seule avait parmi toutes les nations. » Jeudi 19 juin Je trouve, ce soir, Daudet en ses contractions de visage et ses remuements de jambes, disant qu’il a en plein ses douleurs. […] En lisant ces jours-ci les journaux de toutes couleurs, indiquant les précautions qu’il y avait à prendre contre le choléra, je n’ai eu qu’une crainte, non la crainte de mourir, mais la crainte, si je mourais, que mes dessins, mes broderies, mes délicats bibelots, fussent perdus, abîmés, anéantis par la désinfection, faite d’autorité. […] … j’ai un vide dans ma tête… je me meurs ! […] Nous arrivions seulement à Chaumont, quand elle était, pour ainsi dire, morte.
Il est difficile à cet être éphémère, né d’hier et condamné à mourir demain, de soutenir le regard froid et indifférent de l’éternelle Isis. […] Mais il n’avait pas de chance ; sa femme était toujours malade, ses enfants mouraient, et, comme tout paysan russe tombé dans la misère, il ne trouvait plus moyen de revenir sur l’eau. […] Un animal malade s’enfonce dans un fourré pour y mourir seul ; il sent qu’il n’a plus le droit de vivre avec ses égaux. […] Elle mourut abandonnée de son mari ; l’insinuant M. […] — Oui, et maman est morte depuis.