Ces derniers mots couverts paraissent avoir été à l’adresse de Mellin de Saint-Gelais, poète de cour et homme de goût comme nous dirions, lequel s’était permis dès l’abord, contre Ronsard et sa manière, des railleries qu’il continua encore quelque temps, et dont enfin il se désista : Mellin vieillissait et allait mourir, et après les premières escarmouches, il sentit qu’il valait mieux faire sa paix avec cette jeunesse que de soutenir une guerre inégale. […] Il meurt à soixante et un ans (1585), mais il a commencé d’être le bonhomme Ronsard de bonne heure, vers cinquante ans et plus tôt, — à l’âge où Malherbe, qui est au contraire un poète de vieillesse, acquerra seulement sa pleine verdeur.
Il y est surtout question de Lulli qui venait de mourir, de ses qualités et de ses défauts, de ses talents et de ses vices. […] Je ne profite pourtant pas souvent de cette commodité, et je suis souvent des huit jours entiers sans sortir de chez moi que pour aller à l’église, dont j’ai à choisir de trois ou quatre, m’occupant fort agréablement et sans ennui de mes jardins et de mes livres, sans oublier les muses, avec lesquelles j’ai toujours quelque petit entretien ; car quand une fois on est frappé de cette agréable folie, on peut s’assurer d’en tenir pour le reste de ses jours, et de mourir, pour ainsi dire, en rimant.