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835. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Stendhal » pp. 43-59

Ce devait être un livre à part, comme son auteur, — qui ne fut point un écrivain dans le sens notoire et officiel du mot, — qui n’en eut ni les mœurs, ni les habitudes, ni l’influence, ni l’attitude devant le public. […] C’était un homme d’action, fils d’une époque qui avait été l’action même, et qui portait la réverbération de Napoléon sur sa pensée ; il avait touché à cette baguette magique d’acier qui s’appelle une épée, et qu’on ne touche jamais impunément, et il avait gardé dans la pensée je ne sais quoi de militaire et, qu’on me passe le mot, de cravaté de noir, qui tranche bien sur le génie fastueux des littératures de décadence. […] Il la cherche, il la poursuit comme la fortune ; mais, si on ne craignait pas l’emploi des mots bas pour caractériser des procédés littéraires, on dirait qu’il a des ficelles, des trucs pour y parvenir. […] Cette société, en effet, qui recherchait hier encore les luxuriances et les débauches des esprits outrés et malades, doit trouver le genre de talent de Stendhal trop simple, trop décharné, trop dur pour elle, car, même quand il se crispe et s’affecte, ce n’est jamais de cette affectation moderne qui juche à vide sur de grands mots. […] Il a des mots qui sont des affres.

836. (1928) Quelques témoignages : hommes et idées. Tome II

M.Lasserre prononce à son sujet le mot de cornélien. […] Ce mot revient sans cesse sous la plume de Balzac. […] C’est la nature commentée. » Et qu’entend-il par ce mot « nature » ? […] On compterait le nombre de fois qu’il a employé le mot je. […] Le mot de mémoires n’eût pas convenu, et M. 

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