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804. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre VII. Mme de Gasparin »

La Critique littéraire, cette distraite trop souvent ou plutôt cette préoccupée, en avait dit, quand il parut, un mot en passant comme d’une jolie chose qui l’avait touchée, cette princesse ! […] Mme de Staël a dit le mot, le fameux mot que tous les sots, depuis, ont fait tinter comme une clochette : « La gloire pour une femme est un deuil éclatant du bonheur. » Pour nous, c’est bien pis ; c’est une indécence. […] Être original dans le sens profond du mot ; et, après l’avoir pensé, bâtir un livre dans la puissance équilibrée de son harmonie, voilà le signe de la virilité en littérature, et nulle femme ne l’a ni ne peut l’avoir. […] Elle en a la couleur, elle en a l’organisme de la phrase si svelte et si souple ; le tour, l’harmonie, la chute heureuse, la résonnance du dernier mot. […] Mais celle qui l’a écrit n’a pas peur de ce mot, méprisé par la raison.

805. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Ernest Hello » pp. 207-235

— mais ni lui ni les autres ne sont inspirés dans le sens qu’une Critique profonde donne à ce mot, et c’est au contraire le caractère particulier de Hello que cette inspiration qui est Dieu en nous, le mens divinior ! […] Je ne chicane pas sur le mot : belles de tout point, — de substance, d’émotion, de poésie, de vérité, d’éclair. […] C’était un homme d’esprit dans le sens le plus mondain, dans le sens coupant que les Anglais donnent à ce mot-là. […] Il s’est rappelé ces mots qu’il a écrits : « La moquerie domine en ce moment la littérature moderne, qui ne s’en doute pas. […] Ils ont une netteté de conception, un aplomb d’attitude, une intrépidité de mots, un si fier abordage de toutes choses, que c’est là le plus magnifique de leur beauté.

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