tu ne le fais pas charger de fers, traîner à la mort ! […] Mais souvent des particuliers même ont puni de mort des citoyens séditieux. […] Sa mort aurait réprimé les complots qui nous menacent, et ne les aurait pas entièrement étouffés. […] Regardons plutôt la mort comme un asile, comme un port qui nous attend. […] C’est ainsi qu’il se reposait de la vie et qu’il se préparait à la mort dans ce dialogue sur la mort.
Dion Cassius, en parlant d’un Romain distingué, nous dit que le sénat, après sa mort, lui décerna une statue et l’honneur d’un éloge public. On voit par ces passages qu’il n’était pas permis de louer indistinctement tous les morts ; on célébrait les grandes actions ou les vertus et non pas les titres, et le patricien qui n’avait pour lui qu’un grand nom, n’avait à espérer que des mépris pendant sa vie, et l’oubli après sa mort. […] Enfin la mort de César rendit à l’âme de Cicéron toute sa vigueur ; il n’était pas né pour avoir un maître et encore moins pour obéir à des tyrans subalternes. […] Cicéron, qui dans la neuvième Philippique en fait l’éloge, est d’avis qu’on lui élève une statue avec une inscription qui annonce à la postérité qu’il est mort pour l’État. […] La mort pour vous n’a rien de honteux : pour qui fuit, la mort est un opprobre ; pour qui est vainqueur, elle est le sceau de la gloire, car ce sont toujours les plus braves que le dieu des combats choisit pour victimes.