Tel est encore le dernier : Ils font cesser de vivre ayant que l’on soit mort. Mais ce qui est au-dessus de tout, c’est ce trait de poésie vive et animée, qui suppose que des arbres coupés et, pour ainsi dire, mis à mort, vont revivre sur les bords du Styx. […] Madame Harvey était une dame anglaise qui avait beaucoup d’amitié pour La Fontaine, et même c’est elle principalement qui l’engageait à passer en Angleterre, après la mort de madame de la Sablière et de M.
La superstition en faveur de l’antiquité nous fait supposer que les anciens se sont toujours exprimés de la manière la plus heureuse ; notre ignorance tourne au profit du modèle et au détriment de la copie : le traducteur nous paraît toujours, non au-dessous de l’idée que l’original nous donne de lui-même, mais au-dessous de celle que nous en avons : et pour rendre la contradiction entière, nous admirons en même temps cette foule de latinistes modernes, dont la plupart, insipides dans leur propre langue, nous en imposent dans une langue qui n’est plus ; tant il est vrai qu’en fait de langues, comme en fait d’auteurs, tout ce qui est mort a grand droit à nos hommages. […] On connaît ces beaux vers de Virgile sur les malheureux qui se sont donnés la mort : ……………………… Qui sibi lethum Insontes peperêre manu, lucemque perosi Projecêre animas. […] Pour ne comparer que des morts, qui osera mettre Sophocle au-dessus de Corneille, Euripide au-dessus de Racine, Théophraste au-dessus de La Bruyère, Phèdre au-dessus de La Fontaine ?