Ses panégyristes citent la morale et les solides instructions qui sont répanduës dans les poëtes : ils s’appuïent des odes de Pindare, et même de ces cantiques divins que les ecrivains sacrés nous ont laissés sur la grandeur et les bienfaits de Dieu. […] Ainsi Pindare dans ce qui nous est resté de lui, fit servir à une saine morale, l’ode qui jusques-là avoit servi souvent à la volupté et à la débauche. […] Les siennes roulent indifféremment sur les loüanges des dieux et des héros, sur la galanterie, la table, la morale, et même la satyre. […] C’est ainsi que je tâche de ressembler à Anacréon : j’ai imité même jusqu’à sa morale et à ses passions que je désavoüe. […] Enjoüé dans sa morale, il instruit d’ordinaire sans paroître y penser ; et hors quelques occasions où il s’emporte contre les vices des romains avec la véhémence d’un censeur, ses préceptes sont toujours accompagnés d’un agrément qui ne contribue pas peu à les faire goûter.
Sainte-Beuve, c’est la critique morale. […] devant la critique morale, M. […] Ce n’est point un enfant, parce qu’il a dix ans de moins qu’elle, mais parce qu’il n’a ni force de volonté, ni principe, ni manière à lui de concevoir la vie, ni rien, enfin, de ce qui constitue en bien ou en mal la virilité morale d’un homme. […] Et ce qui, en morale, est arrivé à M. […] Sainte-Beuve, prétend qu’il faut écarter la morale des livres d’imagination, ce que je ne crois point, et qu’il faut faire amusant avant tout.