Les orateurs sacrés, malgré leur mauvais goût, devaient être souvent élevés au-dessus d’eux-mêmes, par la dignité de la religion et de la morale.
Le « roman de l’infini », que nous nous sommes un moment construit, alors même qu’il n’est plus pour nous qu’un livre démodé, ne peut nous devenir indifférent : il gouverne notre vie morale, il lui donne sa couleur, il détermine son intensité. […] Une des originalités de Goethe, c’est, une fois cette transformation constatée, d’en avoir fait à la fois la méthode de son esthétique et le principe essentiel de sa morale particulière. […] Naturiste à tant d’autres égards, observateur attentif de pierres et de plantes, défenseur d’une morale qui rompait hardiment avec les conventions établies, il semblait, comme poète, vouer un culte exclusif aux artifices de l’art : et c’est justement dans Tasse que nous pouvons saisir, si j’ose dire, le secret de sa pensée intime, la clef de ce qu’il était, à ce moment-là, comme homme et comme artiste. […] Baumgartner, qui accumule avec malice les détails pénibles pour le plus grand bien de la morale. […] Est-il nécessaire de souligner la hardiesse morale de ce thème ?