Ses lettres à son ami Boileau, à son fils Jean-Baptiste, d’une simplicité si vraie, respirent la plus rare beauté morale ; et quelle tendresse on devine sous cette forme prudente et contenue, imposée par la « politesse » du temps et par la pudeur chrétienne ! […] Il sait très bien lui-même qu’il mourra confessé… Et ainsi en attendant, il semble exilé de sa religion et exilé dans sa morale. […] Sévère pour l’individualisme, désireux de sentir avec les masses, il épie le réveil, la transformation morale qui se prépare peut-être dans leurs ténèbres. […] Paul Bourget nous décrit des mondains et des mondaines d’exceptionnelle qualité morale. […] Marcel Prévost tira un excellent parti de renseignements qu’il avait reçus chez les Pères de la rue des Postes, de sa connaissance sérieuse de la morale chrétienne, — connaissance qui n’abonde pas chez nos écrivains, — et, spécialement, de l’exacte notion qu’il avait du « péché ».
On confond parfois son domaine avec ceux de la morale, de la psychologie, de l’histoire, et l’excuse de cette confusion est sans doute dans l’outil même de la production littéraire, l’outil matériel, la plume, qui sert également aux économistes, aux géographes, aux statisticiens et… aux poètes ! Plusieurs, encore que l’erreur devienne un peu caduque, se croient en droit d’exiger du poète les déductions ou la morale induit le moraliste. […] La beauté d’ailleurs comporte une haute morale. […] Vous sentirez combien elle est, celle-ci, étrangère aux dangereux cousinages qui, en risquant de la mêler avec des préoccupations précises d’histoire, de morale ou de pédagogie, ont paru imposer à la littérature des devoirs contraires à sa nature. […] C’est la morale universelle : les principes du Décalogue, les commandements de Dieu.