En ce qui regarde la grandeur romaine, il semble que Montesquieu en ait mieux vu les causes politiques, Bossuet les causes morales. […] Une morale, c’est plus que le goût de tout ce qui est moral, plus que l’amour du droit, plus que la justice et la bienfaisance ; c’est la certitude que toutes ces choses ne sont pas de purs mérites de la volonté, mais des lois divines obéies, et qu’en les pratiquant d’un cœur sincère, on reste infiniment au-dessous de ce qu’elles prescrivent.
L’admiration pour le dix-septième siècle est une des forces morales de notre pays ; à qui nous l’a enseignée le premier il faut beaucoup pardonner. […] Mais si l’on ne va pas jusqu’à ces chimères, on ira peut-être plus loin dans l’idée supérieure d’employer la peine au profit moral de celui qui la subit, et de la société qui la lui inflige ; et quelque progrès qu’on fasse en cette matière, Voltaire y aura sa part.