Il est prudent de n’associer le sort des croyances morales à aucun système. […] La grandeur des vérités de cet ordre est de se présenter à nous avec le double caractère d’impossibilités physiques et d’absolues nécessités morales. […] Et cela est tout simple ; il est des questions insolubles sur lesquelles le sentiment moral veut une réponse. […] Les problèmes moraux exigent ce qu’on peut appeler la critique générale.
Mais je profiterai avec plaisir de la circonstance pour redire mon mot sur Diderot au point de vue littéraire et moral, qui est celui que nous affectionnons. […] Greuze est l’idéal de Diderot comme artiste ; c’est un peintre sincère, affectueux, de famille et de drame, touchant et honnête, à la fois légèrement sensuel et moral. […] En analysant ce tableau et aussi les autres tableaux de Greuze, Diderot, notez-le, se plaît à y remarquer ou à y introduire une légère veine de sensuel à travers le moral, une veine qui s’y trouve peut-être, mais que certainement il aime à suivre, à indiquer du doigt, et que, plutôt que de l’omettre, il est tenté de grossir et d’exagérer. […] Mais, comme correctif et comme adoucissement à ces (regrets mal étouffés de l’écrivain et de l’artiste, le philosophe en lui et l’homme moral répondait : « On ne me vole point ma vie, je la donne ; et qu’ai-je de mieux à faire que d’en accorder une portion à celui qui m’estime assez pour solliciter ce présent ?