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279. (1887) Discours et conférences « Réponse au discours de M. Louis Pasteur »

Il est prudent de n’associer le sort des croyances morales à aucun système. […] La grandeur des vérités de cet ordre est de se présenter à nous avec le double caractère d’impossibilités physiques et d’absolues nécessités morales. […] Et cela est tout simple ; il est des questions insolubles sur lesquelles le sentiment moral veut une réponse. […] Les problèmes moraux exigent ce qu’on peut appeler la critique générale.

280. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Diderot. (Étude sur Diderot, par M. Bersot, 1851. — Œuvres choisies de Diderot, avec Notice, par M. Génin, 1847.) » pp. 293-313

Mais je profiterai avec plaisir de la circonstance pour redire mon mot sur Diderot au point de vue littéraire et moral, qui est celui que nous affectionnons. […] Greuze est l’idéal de Diderot comme artiste ; c’est un peintre sincère, affectueux, de famille et de drame, touchant et honnête, à la fois légèrement sensuel et moral. […] En analysant ce tableau et aussi les autres tableaux de Greuze, Diderot, notez-le, se plaît à y remarquer ou à y introduire une légère veine de sensuel à travers le moral, une veine qui s’y trouve peut-être, mais que certainement il aime à suivre, à indiquer du doigt, et que, plutôt que de l’omettre, il est tenté de grossir et d’exagérer. […] Mais, comme correctif et comme adoucissement à ces (regrets mal étouffés de l’écrivain et de l’artiste, le philosophe en lui et l’homme moral répondait : « On ne me vole point ma vie, je la donne ; et qu’ai-je de mieux à faire que d’en accorder une portion à celui qui m’estime assez pour solliciter ce présent ? 

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