/ 2059
353. (1891) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Quatrième série

Mais les mœurs bourgeoises étaient-elles peut-être alors, entre 1625 et 1650, trop peu caractérisées, je veux dire trop uniformes ? […] Le roman réaliste s’est toujours volontiers attardé dans les cuisines et dans les antichambres, où d’ailleurs il n’est pas impossible que, comme Gil Blas lui-même, on en apprenne long sur les mœurs des maîtres. […] C’est une question que je n’examine point, et je me borne à dire qu’en prêchant la liberté de penser, les deux plus grands d’entre eux, La Fontaine et Molière, sont suspects à bon droit d’avoir prêché la liberté des mœurs. […] « J’ai d’abord examiné les hommes, et j’ai cru que dans cette infinie diversité de lois et de mœurs, ils n’étaient pas uniquement conduits par leurs fantaisies. […] La philosophie de l’Esprit des lois a quelquefois besoin d’être corrigée par la philosophie de l’Essai sur les mœurs.

354. (1859) Moralistes des seizième et dix-septième siècles

Beaucoup mieux que le clergé, celle-ci a conservé non seulement les mœurs, mais les maximes propres à réprimer les mœurs. […] La manière dont il peint leurs mœurs et leurs habitudes fait présumer qu’ils n’avaient pas le droit d’être fort sévères. […] On convient sans doute qu’alors tout était grossier, langue, mœurs, manières ; mais on n’a pas assez reconnu que cette grossièreté du langage tenait au dérèglement des mœurs. […] Quand des mœurs barbares deviennent plus polies, il y a amélioration morale ; l’inverse, je ne voudrais pas le soutenir. […] La seule divergence de ses mœurs suivant les pays et les climats prouverait le contraire.

/ 2059