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329. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre quatrième »

A une première ébauche de l’esprit français ; à quelques poésies satiriques, inspirées par nos mœurs nationales ; à quelques récits clairs et intéressants des événements de notre histoire. […] Les mœurs du présent sont la matière des poètes comme les événements sont celle des prosateurs. Les mœurs locales défrayent tous les genres, depuis les romans qui en mêlent la peinture satirique à leurs fictions, jusqu’aux petits poèmes qui ne sont que des anecdotes de la vie contemporaine. […] Nos anciens poètes ont bien mérité de la nation comme peintres de mœurs et comme écrivains satiriques.

330. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Regnard. » pp. 1-19

En décrivant les mœurs « de ce petit animal qu’on appelle Lapon, et de qui l’on peut dire qu’il n’y en a point, après le singe, qui approche le plus de l’homme », et en se souvenant de ce qu’il a vu autrefois de tout opposé chez l’Algérien et chez le Turc, Regnard en tire la même conclusion que Montaigne, celle que Pascal aurait tirée également s’il n’avait pas été chrétien : « Trois degrés d’élévation du pôle renversent toute la jurisprudence. […] En lisant Regnard, on est frappé de cette idée qu’il donne des mœurs finales du règne de Louis XIV. […] Regnard, qui menait à sa manière quelque chose de ces mêmes mœurs, en ne les corrigeant que par l’esprit, ne songeait pas trop, en les peignant, à faire une leçon ; il donnait carrière à sa veine et à ce démon de gaieté qui l’animait. […] On discourut sur cette agréable folie3 ; il n’y avait pas moyen de ne pas rire de la léthargie du bonhomme Géronte, mais on se rejeta sur les mœurs qu’on trouvait trop peu nobles (je le crois bien), sur les tours pendables de Lisette et de Crispin, sur la taille de M. 

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