/ 2059
23. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre cinquième. La Bible et Homère. — Chapitre III. Parallèle de la Bible et d’Homère. — Termes de comparaison. »

Nos termes de comparaison seront : La simplicité ; L’antiquité des mœurs ; La narration ; La description ; Les comparaisons ou les images ; Le sublime. […] 2º Antiquité des mœurs. […] Ces mœurs-là sont plus vieilles encore que les mœurs homériques, parce qu’elles sont plus simples ; elles ont aussi un calme et une gravité qui manquent aux premières. […] Les comparaisons homériques sont prolongées par des circonstances incidentes : ce sont de petits tableaux suspendus au pourtour d’un édifice, pour délasser la vue de l’élévation des dômes, en l’appelant sur des scènes de paysages et de mœurs champêtres. […] Cette coutume de jurer par la génération des hommes est une naïve image des mœurs des premiers jours du monde, alors que la terre avait encore d’immenses déserts, et que l’homme était pour l’homme ce qu’il y avait de plus cher et de plus grand.

24. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre premier. Idée générale de la seconde Partie » pp. 406-413

Je crois donc toujours intéressant d’examiner quel devrait être le caractère de la littérature d’un grand peuple, d’un peuple éclairé, chez lequel seraient établies la liberté, l’égalité politique, et les mœurs qui s’accordent avec ces institutions. […] Mon but est de chercher à connaître quelle serait l’influence qu’auraient sur les lumières et sur la littérature les institutions qu’exigent ces principes, et les mœurs que ces institutions amèneraient. Il est impossible de séparer ces observations, lorsqu’elles ont la France pour objet, des effets déjà produits par la révolution même : ces effets, l’on doit en convenir, sont au détriment des mœurs, des lettres et de la philosophie. […] Il faut donc examiner d’abord les deux principaux obstacles qui se sont opposés au développement des esprits, la perte de l’urbanité des mœurs, et celle de l’émulation que pouvaient exciter les récompenses de l’opinion. […] Il me reste maintenant à examiner, d’après l’influence que les lois, les religions et les mœurs ont exercée de tout temps sur la littérature, quels changements les institutions nouvelles, en France, pourraient apporter dans le caractère des écrits.

/ 2059