Il faut rendre cette justice à Emma, elle y met du temps. […] Il y a une scène touchante et poignante : c’est celle où Bovary, rentré de ses visites, la nuit, devant le berceau de sa fille, se met à rêver (le pauvre homme qui ne soupçonne rien !) […] Mais il a affaire à un lecteur français né malin, et qui met de cette malice partout où il le peut. […] Pourquoi ne pas avoir mis là un seul personnage qui soit de nature à consoler, à reposer le lecteur par un bon spectacle, ne pas lui avoir ménagé un seul ami ? […] Elle s’était mise à être une bienfaitrice active, une civilisatrice dans la contrée un peu sauvage où le sort l’avait fixée.
Voici sa réponse que je me donne l’honneur de vous envoyer en original quoique j’y joigne une traduction pour ne vous pas mettre dans la nécessité de communiquer mon intention à quelque indiscret. […] m’avez-vous mise, madame ! […] Il n’est plus question de me reposer après le dîner ni de manger quand j’ai faim ; je suis trop heureuse de pouvoir faire un mauvais repas en courant, et encore est-il bien rare qu’on ne m’appelle pas dans le moment que je me mets à table. […] Dites-lui, je vous supplie, que c’est moi qui ai l’honneur de prendre la robe de chambre du roi d’Espagne lorsqu’il se met au lit, et de la lui donner avec ses pantoufles quand il se lève, — jusque-là je prendrais patience — ; mais que tous les soirs, quand le roi entre chez la reine pour se coucher, le comte de Benevente me charge de l’épée de Sa Majesté, d’un pot de chambre et d’une lampe que je renverse ordinairement sur mes habits ; cela est trop grotesque. […] Il y a, dans une lettre du 18 décembre 1712, une phrase impossible, que l’on a peine à croire d’elle ; il s’agit des plans et dessins pour les jardins du Retiro : « Elles (Leurs Majestés catholiques) seront bien aises, auparavant que de les faire mettre à exécution, que M. le duc d’Antin les fasse voir au roi dont elles ont une grande opinion du goût » ; au lieu de : du goût duquel elles ont une grande opinion.