Dès avant son départ de Dresde, un tailleur envoyé de Paris exprès par la duchesse de Lauraguais avait eu audience de la dauphine et lui avait pris mesure ; on peut penser s’il avait été questionné au retour. […] On peut suivre dans le Journal du duc de Luynes les renseignements successifs et de plus en plus précis sur la jeune princesse, à mesure qu’elle approche. […] La vérité avant tout, et ce qui n’est qu’un autre nom de la vérité, la mesure. — Et pour en finir avec toutes ces prêcheries vertueuses sur Mme Favart et avec ceux qui seraient tentés de les renouveler, je mettrai ici la page de M. de Lauraguais, que peu de gens iraient chercher ailleurs et qui sent à pleine gorge son xviiie siècle : il ne songe qu’à donner une preuve de la confusion d’idées de l’abbé de Voisenon, à la fois libertin indévot, scandaleux, et avec cela scrupuleux sur un seul point qui était de ne pas manquer à dire son bréviaire ; or voici ce dont M. de Lauraguais fut témoin comme bien d’autres et ce qu’il raconte : « Personne n’ignore que Favart, sa femme et l’abbé de Voisenon vivaient en famille, et furent pères de Gertrude, de l’Anglais à Bordeaux, sans compter d’autres enfants.
Nous avons là, pour ainsi dire, le cours de la Bourse littéraire : je ne le donne certes pas comme une mesure exacte du goût ; c’est, du moins, un signe et un indice. […] Il tente d’abord avec verve et entraînement ce que d’autres, plus tard, feront avec discrétion et mesure. Et lui-même, il arrivera à cette mesure dans sa seconde manière, trop tôt interrompue.