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728. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME ROLAND — II. » pp. 195-213

Du moins, même chez les meilleurs, ce qu’on appelle le progrès de la vie est bien inférieur à ce premier idéal que réalisa un moment la jeunesse. […] Elle prélude au style ; les périphrases réputées élégantes, les épithètes de dictionnaire (grelot de la folie, docile écolière de l’indolent Épicure, folâtre enfant des ris), surabondent par moments : « Tu sais, écrit-elle un jour à son amie, que j’habite les bords de la Seine, vers la pointe de cette île où se voit la statue du meilleur des rois. […] Le meilleur de Campistron touche au faible de Racine, le Raynal joue souvent à l’œil le Rousseau.

729. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Aloïsius Bertrand »

De ces premières saisons de Bertrand, en ce qu’elles avaient de suave, de franc malgré tout et d’heureux, rien ne saurait nous laisser une meilleure idée qu’une page toute naturelle, qu’il a retranchée ensuite de son volume de choix, précisément comme trop naturelle et trop prolongée sans doute, car il aimait à réfléchir à l’infini ses impressions et à les concentrer, pour ainsi dire, sous le cristal de l’art. […] Plus tard pourtant, si nous en croyons quelques légers indices, il aurait aimé moins vaguement, ou cru aimer ; mais, même alors, le meilleur de son cœur dut être toujours pour l’Ange et pour l’Ombre. […] Même à ses meilleurs moments, il s’est trop retranché des sources vives. — On ne saurait aussi, à propos de cette page, ne pas se souvenir de l’admirable tableau qui termine l’idylle de Théocrite, les Thalysies.

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