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707. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Catinat (suite.) »

Je n’ai pu éviter ce coup ; les raisons seraient longues à t’en déduire ; tu peux compter que ma conduite n’est exposée qu’aux mauvais discours des gens qui ne connaissent point la nature de cette guerre ; c’est une ample matière à en tenir. […] Quand le roi est mécontent de Gênes ou d’Alger et qu’il abîme leur ville pour les punir de leur mauvaise conduite, c’est une dépense et une vengeance de grand seigneur qui peut convenir au roi à l’égard de ses inférieurs ; mais que M. de Savoie prenne avec le roi, pour une ville qu’il ne peut pas assiéger, les mêmes airs que le roi prend avec une république, c’est ce que Son Altesse doit croire que Sa Majesté ne lui pardonnera peut-être jamais… » En même temps le duc, pour mieux en venir à ses fins, faisait demander à Tessé de prier Catinat « de sauver son honneur en s’avançant dans la vallée de Suse, de façon à lui permettre de partir honorablement de devant Pignerol sous prétexte de le combattre. ». […] « Ce prince, disait Tessé qui le connaissait bien, en sait plus à 27 ans en subtilités, en mauvaises finesses et en indécisions que le vieux duc de Lorraine n’en savait à 60. » Les faibles qui ont de l’esprit apprennent vite la ruse.

708. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Le Général Franceschi-Delonne : Souvenirs militaires, par le général baron de Saint-Joseph. »

Il n’y avait pas moyen de fuir : les chevaux de poste étaient mauvais et exténués. […] 83 On parvint enfin à l’embarquer, ainsi que d’autres compagnons d’infortune, pour Carthagène, sur un mauvais bâtiment marchand qui n’était pas même lesté et qui faisait eau de toutes parts. […] À de si mauvais traitements il n’opposait que le calme le plus parfait, une patience admirable : nous fîmes nos efforts pour l’imiter, et l’amour que nous lui portions tous ne contribua pas peu à opérer un tel miracle.

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