Bontemps l’assura qu’il pouvait donner cette bonne nouvelle à celui que cela regardait ; enfin, ils s’expliquèrent plus clairement, et M. de Nangis, fort embarrassé de savoir si, sur cette conversation, il devait profiter de la permission, dit à Bontemps qu’il irait dès le lendemain, et que, si le Roi le trouvait mauvais, il le citerait. […] M. de Nangis n’avoua jamais qu’il eût la permission et continua son chemin, répondant de mauvaises raisons à tout ce que lui dit M. le duc de Berry, et ensuite à M. le premier (le premier écuyer) qui était venu lui parler, étant persuadé que cette démarche déplairait au roi. […] Le roi eut curiosité de lui parler : le maréchal de Tessé l’amena ; le cuisinier parla au roi mauvais français ; le roi lui trouva de l’esprit et dit à Mme la Dauphine de le prendre pour danser.
En la rapprochant du même type conçu au xiie siècle, tel qu’on le trouve dans un drame liturgique d’un latin farci, où elle est présentée comme une pécheresse vulgaire et une femme de mauvaise vie, baragouinant du mauvais allemand et chantant du latin grossier, on distinguerait un progrès notable de délicatesse. […] Elle a inspiré à de grands poètes tragiques, aux Shakespeare et aux Schiller eux-mêmes, des inventions odieuses ou absurdes ; elle a inspiré au plus bel esprit et à la plus vive imagination une parodie libertine qui est devenue une mauvaise action immortelle ; elle est en possession de faire naître, depuis Chapelain, des poèmes épiques qui sont synonymes d’ennui, et que rien ne décourage, qui recommencent de temps en temps et s’essayent encore çà et là, même de nos jours, sans arriver jusqu’au public : soyez bien sûrs qu’à l’heure où je vous parle il y a quelque part un poëme épique de Jeanne d’Arc sur le métier.