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1088. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre IX : M. Jouffroy écrivain »

Il lui semble, non sans raison, que la vie est un mal, et s’il ne tombe pas dans la misanthropie méchante de Swift, il n’a de refuge que la gaieté douloureuse de Candide, ou la quiétude mathématique de Spinoza : refuge inutile, qui laisse la blessure aussi cuisante. […] On y lit l’histoire d’une circonstance mal déterminée, désignée par une métaphore poétique, et nommée empire de soi, possession de soi, et on n’y lit rien autre chose. […] Regardez de près : ces dominateurs du sol sont tous blessés à la base ; le mal a rongé leurs pieds ; l’eau s’infiltre à travers leur écorce.

1089. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) «  Chapitre treizième.  »

Qui a donné à ce chaste prêtre une pénétration à qui rien n’échappe de nos misères les plus secrètes, et cette infaillible science du mal ? […] Combien qui de bonne foi s’ignorent, qui sont pris aux pièges de leurs propres fautes, et qui confondent le mal avec le bien ! […] Cependant ce grand homme se trouverait mal loué par la préférence qu’on donne à la partie pour ainsi dire profane de son Discours. […] Ils risquaient, par leurs subtilités, de corrompre le cœur ; par leur casuisme, d’éveiller dans les consciences ce fonds de mauvaise foi d’où nous tirons tous les prétextes de mal faire. […] À la vérité, ce sont des vers de grand seigneur, et il y est mal parlé d’un moine : double mérite aux yeux de Voltaire.

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