Gœthe, à ses débuts, est un homme du xviiie siècle ; il a vu jouer dans son enfance le Père de Famille de Diderot et les Philosophes de Palissot ; il a lu nos auteurs, il les goûte, et lorsqu’il a opéré son œuvre essentielle qui était d’arracher l’Allemagne à une imitation stérile et de lui apprendre à se bâtir une maison à elle, une maison du Nord, sur ses propres fondements, il aime à revenir de temps en temps à cette littérature d’un siècle qui, après tout, est le sien. […] « Je cueillis naguère un bouquet dans la prairie, et je le portais en rêvant à la maison, mais la chaleur de ma main avait fait pencher vers la terre toutes les corolles.
Le duc d’Antin, envoyé à Strasbourg au-devant de la princesse, fut chargé de la demande solennelle ; on fit partir la maison future de la reine pour aller à sa rencontre. […] Sur quoi Mademoiselle de Clermont, surintendante de la future maison de la reine, s’était récriée de son ton le plus haut : « Apparemment que d’Antin nous prend, mes sœurs et moi, pour des c… ? […] Mme de Mailly était dame du palais de la reine ; un jour qu’elle lui demandait sous quelque prétexte la permission d’aller à une maison de plaisance où était le roi, la reine lui dit pour toute réponse : « Vous êtes la maîtresse. » Cette bonne reine, on le voit, ne manquait pas du tout d’esprit.