Il n’avait que six ans quand il perdit son père ; sa mère alla demander asile à la maison du cardinal Carandini, son frère de prédilection ; il resta, ainsi que ses petits frères, sous la tutelle du marquis Gregorio Consalvi. […] Arrivé à la maison maternelle, après avoir langui dans la souffrance et subi une opération chirurgicale, il mourut vers l’âge de dix ou douze ans et fut enterré à Saint-Marcel. […] Je fus appelé à Rome et placé par mon tuteur dans la maison maternelle, afin de m’y rétablir. […] J’avais jusqu’alors fréquenté plus que toute autre la maison Justiniani : j’étais l’ami du prince et de la princesse Justiniani, ainsi que de leurs deux filles, mariées, l’une dans la maison des princes Odescalchi, l’autre dans la maison des princes Ruspoli. […] J’ai raconté plus haut qu’un excès de délicatesse m’avait toujours éloigné de la maison Braschi, dans l’appréhension que l’on pût s’imaginer que je la fréquentais pour faciliter mon avancement.
« Quand il convint au premier consul de faire éclater son humeur contre moi, il gronda publiquement son frère aîné, Joseph Bonaparte, sur ce qu’il venait dans ma maison. […] Pendant le souper, le premier consul était debout derrière la chaise de madame Bonaparte et se balançait sur un pied et sur l’autre, à la manière des princes de la maison de Bourbon. […] Elle quitta la maison de madame Récamier pour revenir avec une pleine sécurité à son premier asile. […] Je n’entrais dans cette maison qu’avec la certitude d’en sortir, et je passais les nuits à parcourir ces appartements dans lesquels je regrettais encore plus de bonheur que je n’en avais espéré. […] Va donc en paix, mon enfant, abandonne ta famille et la maison paternelle ; suis le jeune homme qui maintenant te tiendra lieu de ceux à qui tu dois le jour ; sois dans sa maison comme une vigne féconde, entoure-la de nobles rejetons.