C’est donc qu’il faut, comme le dit Platon en parlant de l’Être et du non-Être, de l’unité et de la multiplicité, prendre des deux mains.
Il serait impossible de séparer ces deux choses : la tête et la main. Une main habile sans la tête qui la dirige est un instrument aveugle ; la tète sans la main qui réalise reste impuissante. […] D’un autre côté, si l’on admettait, comme il a été dit plus haut, que l’expérience est caractérisée par cela seul que le savant constate des phénomènes qu’il a provoqués artificiellement et qui naturellement ne se présentaient pas à lui, on ne saurait trouver non plus que la main de l’expérimentateur doive toujours intervenir activement pour opérer l’apparition de ces phénomènes. […] Peu importe que l’investigateur ait provoqué lui-même, ou par les mains d’un autre, ou par un accident, l’apparition des phénomènes, dès qu’il les considère sans les troubler et dans leur état normal, c’est une observation qu’il fait. […] Mais si une observation est déjà réalisée, soit naturellement, soit accidentellement, soit même par les mains d’un autre investigateur, alors on la prendra toute faite et on l’invoquera simplement pour servir de vérification à l’idée expérimentale.