Pendant que cette objurgation au pape partait, Louis XIV, devançant la condamnation, se faisait apporter solennellement le tableau des officiers de la maison du duc de Bourgogne, effaçait, de sa propre main, le nom de Fénelon du rang de précepteur, supprimait ses appointements et faisait fermer sa chambre à Versailles. […] Il s’agenouilla seulement un moment, le front dans ses mains, pour changer le sujet et le plan de son discours, et, se relevant avec la sérénité de son inspiration ordinaire, il parla avec une onction pénétrante sur la soumission sans réserve, due dans toutes les conditions de la vie, à la légitime autorité de ses supérieurs. […] mais sa main est souvent miséricordieuse dans ses coups les plus vigoureux.
A ses vieux griefs contre les Parlements jansénistes s’ajoutait une haine humanitaire contre les traditions surannées de ces corps, contre leur légèreté, leur présomption, contre leur égoïste indifférence, et la préférence qu’ils donnaient à leurs intérêts collectifs sur l’intérêt de la justice ou des particuliers : aussi applaudit-il des deux mains au coup d’État de Maupeou, à l’institution des nouveaux Conseils qui promettaient une justice plus rapide, plus sûre, plus humaine. […] Il a l’opinion en main ; il en joue, il lui fait rendre tous les effets qu’il veut. […] Il fit contre lui tout un poème héroï-comique, la Guerre civile de Genève 556 ; il excita sous main les Genevois contre lui.