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493. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre VII, seconde guerre médique. »

Le lendemain, un combat acharné s’engagea entre les deux flottes ; la victoire, opiniâtrement disputée, se décida pour les Grecs restés maîtres de leur rivage. […] Trézène fit mieux encore, elle paya pour eux des maîtres d’école. […] Il fallut aussi une surprise pour s’en rendre maître. […] Le carnage surpassa celui de Salamine : les Grecs, une fois maîtres du retranchement, n’eurent plus qu’à égorger sans combattre. […] On peut dire que le genre humain serait resté sans éducation, faute du maître universel qui lui a tout enseigné.

494. (1857) Cours familier de littérature. III « XVIe entretien. Boileau » pp. 241-326

Alors, guerrier débile et chancelant, il dépose sa couronne pour prendre ses armes impuissantes, et succombe au pied de l’autel de Jupiter, tel qu’un bœuf vieilli qui tend à la hache de son maître un cou mince et décharné par le travail, pauvre animal devenu maintenant importun à son maître ingrat !  […] Mais, après le repas des maîtres, un repas plus abondant attendait les frères aînés au retour de la vigne ou du sillon ; la bouillie fumait pour eux dans les vastes chaudières de cuivre. […] Voltaire, ce Boileau transcendant, ce Boileau qui donna au bon sens et au bon goût français des ailes plus vastes, plus hautes et plus légères, reconnaissait tout ce qu’il devait à son maître. […] Ce n’était pas ainsi que Juvénal, son maître, parlait des indigences et des labeurs de l’esprit ; dans ses plus mordantes invectives contre les fautes du talent, il laissait tomber une larme chaude sur les iniquités de la fortune. […] Le disciple et le maître doivent être confondus dans la mémoire de la postérité.

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