Cette simple ligne qui, sur la carte, sépare le romain du barbare et le catholique du réformé, nous renseigne plus véridiquement sur l’histoire moderne qu’une bibliothèque entière de mémoires ou qu’un musée de documents.
Tiens, voilà un louis d’or ; mais je te le donne par amour de l’humanité. » Il faudrait peut-être examiner pourquoi Voltaire, citant de mémoire, ne rapporte que la première partie de la scène et le dernier mot de la seconde, supprimant la tentation ; mais ne sachant trop qu’en penser et vous laissant à examiner ce point, je passe aux réflexions de Voltaire sur cette scène : « Cette scène, convenable au caractère de Don Juan, mais dont les esprits faibles pouvaient faire un mauvais usage, fut supprimée à la seconde représentation, et ce retranchement fut peut-être cause du peu de succès de la pièce. » 1° Voltaire n’envisage même pas l’hypothèse où l’héroïsme du pauvre, opposé à la méchanceté de Don Juan, mettrait le pauvre au-dessus de Don Juan dans l’esprit du spectateur ; il dit seulement : pour les esprits solides, c’est une scène où Don Juan dit ce qu’il est naturel qu’il dise et fait ce qu’il est naturel qu’il fasse ; pour les esprits faibles, la scène peut être démoralisante.