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274. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXVIe entretien. La littérature des sens. La peinture. Léopold Robert (1re partie) » pp. 397-476

La mère était une belle figure des montagnes, usée par ces précoces maternités ; il y avait, sur ses traits amaigris et pâlis, des retours de fraîcheur et de beauté pareils à ces retours de soleil du soir sur les rosiers du jardin après la pluie. […] Il y avait aussi dans la maison un père artisan, une mère pieuse, une sœur angélique, trois petits frères maniant de leurs mains enfantines le râteau du faneur le jour, l’outil de l’horloger le soir. […] Ce fils adoptif égalait ces fils des entrailles en passion pour leur mère. […] Une enfant de huit à dix ans, sa fille, rêve aux sons de la guitare, la tête penchée sur les genoux de sa mère. […] Enfin, derrière le rocher où s’assied le chanteur, une jeune mère, assise à distance, presse son nourrisson amoureusement entre sa joue et sa mamelle, comme pour l’empêcher de troubler le silence de l’auditoire en l’endormant.

275. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1869 » pp. 253-317

* * * — J’ai entendu une haine de mère remonter à ce que lui pesait déjà sa fille dans sa grossesse, et disant : « Elle était si lourde !  […] * * * — Il y a au bout de la table d’hôte, une mère qui vient de perdre un fils de vingt ans. […] Fils d’un capitaine de l’Empire, et d’une mère ruinée par des procès de famille, il se trouvait avoir sept ans, après la mort de son père, lorsque le comte de Clermont-Tonnerre, le ministre de la guerre d’alors, s’étant arrêté au Bourg-d’Oisans, se prit d’intérêt pour le jeune enfant qu’il était, et trois ans après, envoya à sa mère une bourse pour le collège de la Flèche. […] Un frère de sa mère, qui les lui devait, les promet et ne les donne pas. La pauvre mère, en pleurs, raconte sa peine à ses voisins, qui emportés par un généreux mouvement, font la somme en une heure.

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