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1225. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre troisième »

Dieu seul connaît si ce qu’il a prophétisé doit s’accomplir, ou si ce n’est qu’une de ces illusions dont le génie humain paie son trop de confiance en ses lumières. […] C’est à cette lumière, si souvent voilée, mais qui ne cesse jamais de luire au fond de son âme, que Gil Blas juge sa vie à mesure qu’il la raconte. […] Tour à tour trop général ou trop particulier, il disperse notre attention sur trop d’objets, et il nous éblouit par l’abondance même de ses lumières.

1226. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre sixième »

Qu’on me demande de mon propre portrait s’il est ressemblant, fût-il d’un maître de l’art, fût-ce mon visage même gravé par la lumière sur le papier, il me faut le jugement d’autrui pour croire que c’est bien moi que je vois. […] Qu’un complaisant me dise : « Le peintre ne vous a pas flatté », ou « la lumière enlaidit tout le monde », me voilà de son avis. […] Il n’est pas une pièce de Molière d’où je sois revenu sans quelques lumières nouvelles ou réveillées sur moi-même, et sans me confesser tout bas de tel travers de ses personnages, mes illustres frères.

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